08 oct 2016 Ce que le renard te prend
Le village est désert. La température avoisine les 30 degrés.
Nous décidons de passer la nuit à la belle étoile, sous l’auvent d’une vieille bâtisse. Pour tout confort nos matelas gonflables et un fin sac de couchage. Nos effets posés sur une table attenante et à même le sol.
5 heures, l’alarme de la montre nous informe qu’il est l’heure de se préparer. A cette heure, la nuit est encore bien sombre. C’est là que je m’aperçois qu’une chaussure a disparu.
Je comprends immédiatement qu’un renard s’est servi pendant mon sommeil. Ce n’est pas la première fois que nous les surprenons à rôder près du campement au beau milieu de la nuit.
Mais le faite d’être dans un village et non en pleine nature m’a fait baisser la garde. Elles étaient pourtant à 50 cm de mon oreiller. Le problème est que faute de place dans les kayaks, c’est l’unique paire que je possède. Les recherches que nous effectuons à la lueur de ma lampe frontale restent vaines.
Seuls les yeux des renards brillent dans le noir. Nous ne pouvons nous attarder, un coup de vent est prévu pour la mi-journée et il nous faut rejoindre le village voisin.
Le lendemain, nous y achetons une paire d’imitations Crocs des plus inconfortables.
Qu’à cela ne tienne, passé le canal de Corinthe, à la pose de la mi-journée, en allant déposer nos poubelles, j’aperçois suspendu sur le flan du container un sac en plastique contenant ce qui s’apparente à des chaussures de sport. Deux paires comme neuves, difficile de voir qu’elles ont déjà été utilisées. Et en prime, elles sont à ma taille. J’ai du mal à faire mon choix. Histoire d’être dans le coup, j’opte pour des Nikes noires aux lacets verts fluo.
Une fois encore tout finit par s’arranger. » Sur la route, ce qu’aujourd’hui le renard te prend, demain, la chance te le rend. »